CULTURE |
Le Printemps de Bourges, incubateur
de talents En pleine période de morosité - les ventes de disques ont baissé de 3,5% au premier trimestre 2003 - , le festival prouve la bonne santé de la scène française. |
Pour sa 27ème édition, le Printemps de Bourges s’est offert une solide cure de jouvence. Avec un taux de remplissage de 97% et 61 604 entrées, le « festival de musique résistance », selon les mots de son fondateur Daniel Colling, a rempli ses objectifs. Et cocorico, ce sont les artistes français qui ont suscité cet élan régénérateur. Balançant entre le ska-rock enlevé des déjà bien établis Superbus, ou l’électro intimiste d’Emilie Simon, la programmation a consacré la jeune scène hexagonale. Grâce à des artistes du calibre de Keren Ann ou de Vincent Delerm, la chanson française trouve ses marques. Autour des valeurs montantes comme Mickey 3D, dont le single Respire aére les ondes depuis quelques temps, et Mathieu Boogaerts (souvenez-vous du délicat Ondulé), elle assure sa pérennité. Plus bruyants, les amateurs – forcément – énervés de néo-métal ont pu se défouler au son des Watcha, Glassjaw et AqME, solides représentants d’une « french-core » qui gagne toujours plus en notoriété. Fidèle à sa tradition, le Printemps de Bourges se préfère écclectique. Pari réussi, au détriment, semble-t-il, des références en la matière. Exit donc, les superstars aux prestations parfois décevantes. À l’image d’un Beck, qu’on a connu plus flamboyant, plus inventif, en tout cas plus inspiré. L’émotion se trouve du côté des retours fracassants du nigérian Keziah Jones (Rhythm is love, 1992) et du désormais incontournable Renaud. Le premier dégage un charisme séducteur. Porté par une voix unique, son funk-rock est irrésistible. On espère juste que l’aura médiatique dont il bénéficie ne retombe pas comme elle est apparue. Qui se rappelle que Black Orpheus, sa dernière production, est déjà son quatrième album ? Quant au vieux renard, qui fêtera ses 51 ans le 11 mai, il est le grand rassembleur du festival : pour sa septième participation, plus de 6 000 personnes se sont pressées autour du compositeur éternel de Mistral gagnant. Jean-Thomas Bablet
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