
Photos: D.R. |
Les personnalités politiques
ont été très prolifiques. Ils sont nombreux
à avoir trempé leur plume pour tenter d’expliquer
le choc du premier tour. Exutoire ou effet de mode ?
Quand la politique se marie à la littérature, cela
donne le meilleur mais aussi le pire.
Du côté des socialistes, les essais se sont multipliés.
Ils ont parlé et écrit des livres sur eux-mêmes
et sur celui qui reste, malgré tout, le premier d’entre
eux, Lionel Jospin. A l’approche du premier anniversaire de
la défaite, un déluge de titres a prolongé
l’analyse.
Ma part d’inventaire ( Ed. Ramsay)
de Marie-Noëlle Lienemann. Elle est la première à
s’être épanchée, non sans aigreur, sur
l’ancien premier ministre. Ex-membre du gouvernement Jospin,
elle juge avec sévérité la campagne du candidat
socialiste. Et estime qu’il était « un
peu court » pour accéder à l’Elysée.
L’Etrange Echec (Ed.
La Fondation Jean-Jaurès) de Jean-Christophe Cambadélis.
Concepteur et architecte de la « gauche plurielle »,
il a décortiqué les raisons de la défaite.
Sorte de mea culpa, le livre expose les limites de la gauche plurielle.
Après le désastre (Ed.
Grasset) de Pierre Moscovici. L'ancien ministres des affaires
européennes appelle à l’invention d’un
« réformisme de gauche » et loue la
motion que défendra François Hollande à Dijon.
Les éléphants se trompent énormément
(Balland) de Georges Frêche : l’inclassable
maire de Montpellier, fait un réquisitoire, sans concession,
contre Lionel Jospin et l’ensemble de la direction du PS.
Il s’insurge notamment contre l’immobilisme et le
souci de carrières des personnalités du parti.
Le Bel Avenir de la gauche (Seuil) de
Henri Weber : la seule note d’optimisme est à chercher
sous la plume du sénateur fabiusien, qui croit en un renouveau
du PS.
Dans le camp des vainqueurs, les mots sont moins amers. Et pourtant,
les gagnants ont éprouvé le désir de mettre
leur grain de sel. Histoire de ne pas laisser les commentaires
aux seules mains des perdants.
Itinéraire dans la France d'en
bas, d'en haut et d'ailleurs de Philippe Seguin (Ed.
Le Seuil)
L’ancien candidat malheureux à la Mairie de Paris essaime
son livre de points de vue sur la France du 21 avril. « Par
goût et par nécessité, raconte t-il, j'ai
saisi l'occasion qui m'était ainsi offerte de dire comment
j'avais vécu ces événements auxquels je n'avais
pas forcément pris ma part mais qui me marquèrent
en même temps qu'ils façonnèrent le monde tel
qu'il est devenu.” Un ouvrage qui a des allures de Mémoires
ou... de mise au point avant un nouveau départ. Mais cet
essai à la lisière de l’autobiographie s'apparente
avant tout à une longue oeuvre d'autojustification.
La France de mai ( Ed. Grasset) de Jean-Pierre
Raffarin : Dans un livre-entretien avec Eric Mandonnet, de L'Express,
le chef du gouvernement dresse un premier bilan de son expérience.
Nommé le 6 mai pour sa « mission » à Matignon,
le premier
ministre livre davantage sa méthode qu’un éclairage
sur les tumultes du 21 avril.
Sarah-Lou
Cohen-Bacri
05/05/2003 17h |