CULTURE


« Le 21 Avril »
sous la plume des hommes politiques


Les méandres de la politique font également
les choux gras des librairies.
Rapide tour d’horizon des ouvrages consacrés au séisme de la présidentielle.


"J'ai décidé de me retirer de la vie politique".
Lionel Jospin, le 21 avril 2002.

Photo: D.R.










Photos: D.R.

Les personnalités politiques ont été très prolifiques. Ils sont nombreux à avoir trempé leur plume pour tenter d’expliquer le choc du premier tour. Exutoire ou effet de mode ?
Quand la politique se marie à la littérature, cela donne le meilleur mais aussi le pire.

Du côté des socialistes, les essais se sont multipliés. Ils ont parlé et écrit des livres sur eux-mêmes et sur celui qui reste, malgré tout, le premier d’entre eux, Lionel Jospin. A l’approche du premier anniversaire de la défaite, un déluge de titres a prolongé l’analyse.

Ma part d’inventaire ( Ed. Ramsay) de Marie-Noëlle Lienemann. Elle est la première à s’être épanchée, non sans aigreur, sur l’ancien premier ministre. Ex-membre du gouvernement Jospin, elle juge avec sévérité la campagne du candidat socialiste. Et estime qu’il était « un peu court » pour accéder à l’Elysée.
L’Etrange Echec (Ed. La Fondation Jean-Jaurès) de Jean-Christophe Cambadélis. Concepteur et architecte de la « gauche plurielle », il a décortiqué les raisons de la défaite. Sorte de mea culpa, le livre expose les limites de la gauche plurielle.
Après le désastre (Ed. Grasset) de Pierre Moscovici. L'ancien ministres des affaires européennes appelle à l’invention d’un « réformisme de gauche » et loue la motion que défendra François Hollande à Dijon.
Les éléphants se trompent énormément (Balland) de Georges Frêche : l’inclassable maire de Montpellier, fait un réquisitoire, sans concession, contre Lionel Jospin et l’ensemble de la direction du PS. Il s’insurge notamment contre l’immobilisme et le souci de carrières des personnalités du parti.
Le Bel Avenir de la gauche (Seuil) de Henri Weber : la seule note d’optimisme est à chercher sous la plume du sénateur fabiusien, qui croit en un renouveau du PS.

Dans le camp des vainqueurs, les mots sont moins amers. Et pourtant, les gagnants ont éprouvé le désir de mettre leur grain de sel. Histoire de ne pas laisser les commentaires aux seules mains des perdants.

Itinéraire dans la France d'en bas, d'en haut et d'ailleurs de Philippe Seguin (Ed. Le Seuil)
L’ancien candidat malheureux à la Mairie de Paris essaime son livre de points de vue sur la France du 21 avril. « Par goût et par nécessité, raconte t-il, j'ai saisi l'occasion qui m'était ainsi offerte de dire comment j'avais vécu ces événements auxquels je n'avais pas forcément pris ma part mais qui me marquèrent en même temps qu'ils façonnèrent le monde tel qu'il est devenu.” Un ouvrage qui a des allures de Mémoires ou... de mise au point avant un nouveau départ. Mais cet essai à la lisière de l’autobiographie s'apparente avant tout à une longue oeuvre d'autojustification.
La France de mai ( Ed. Grasset) de Jean-Pierre Raffarin : Dans un livre-entretien avec Eric Mandonnet, de L'Express, le chef du gouvernement dresse un premier bilan de son expérience. Nommé le 6 mai pour sa « mission » à Matignon, le premier ministre livre davantage sa méthode qu’un éclairage sur les tumultes du 21 avril.

Sarah-Lou Cohen-Bacri

05/05/2003 17h

Retour