CULTURE |
Le Ministère change les têtes à la cinémathèque Alors que De Gaulle avait renoncé à évincer Langlois en 1968, Aillagon débauche Tachella Les grandes années du Gaullisme sont-elles derrière nous ? Le temps où le pouvoir plaçait les têtes qu’il voulait aux postes importants est-il révolu ? La nomination d’un nouveau directeur à la cinémathèque française rappelera peut-être à certains quelques mauvais souvenirs. En février 1968 pourtant, le ministère avait renoncé à remplacer Henri Langlois.
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Photo: D.R. |
Aujourd’hui, il a franchi le pas. Il faut dire que Jean Charles Tachella, ancien président de l’institution, et son directeur, Patrick Bensard, ne faisaient plus l’unanimité. Le 4 avril, dans un tract intitulé «La Gueule ouverte», le personnel s’en était pris à eux. Le ministère de la Culture et le Centre national du cinéma (CNC), qui tiennent la prestigieuse association sous leur tutelle financière (plus de 80 % du budget), se sont ralliés à la position du personnel. C’est Martine Offroy (à la tête de la Cinémathèque de Toulouse) et le producteur Humbert Balsan (Intervention divine) qui ont été nommés provisoirement aux fonctions de présidents jusqu'à l'Assemblée générale du 24 juin. Enfin, le conseil a nommé Serge Toubiana, ancien directeur des Cahiers du cinéma et auteur d'un rapport sur la politique du patrimoine cinématographique, à la direction. Déjà, l’an dernier, la Cinemathèque Française avait connu une de ces tourmentes dont l'institution est coutumière. Son directeur, Dominique Païni, était parti prématurément et son président, Jean Saint-Geours, avait été évincé. Mais tout cela s’était passé dans une relative indifférence. Créée en 1936 par Henri Langlois, Georges Franju et Jean Mitry, l’insititution a notamment pour mission de conserver des films. Son histoire mouvementée résume les contradictions qui se nouent autour de la préservation des films. Dernier débat : il est quetion de déménager les locaux à Bercy, un projet particulièrement controversé… Julien Barret |