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Photo: D.R.

Ultime tour de piste pour M

Mathieu Chédid clôt une série de concerts où il a présenté les titres de son prochain album.

Il y a trois ans, on n’entendait que lui, ne voyait que lui. L’an 2000 était l’année de la consécration pour Mathieu Chédid, ou plutôt pour «M», son personnage mi-fou mi-poète à la coupe de cheveux alphabétique. Auréolé de deux Victoires de la musique (meilleur artiste masculin et meilleur concert de l’année), l’homme à la redingote de velours rouge était devenu l’emblème d’une jeune scène française décomplexée.

Depuis M n’a pas disparu, loin de là, mais il a fui la célébration médiatique pour renouer avec ses racines, la scène. M, c’était le Machistador, du nom du single qui l’a rendu célèbre en 1997, grand prêtre de l’amour universel sous fond d’accords électriques et de pop groovy. Aujourd’hui le fils de Louis Chédid a mûri. S’il enflamme toujours ses fans c’est en toute intimité. Ce soir, à l’Elysée-Montmartre une discrète tournée s’achève : L’Avantour. Dix dates en France, toutes complètes, pour goûter aux nouveaux rythmes de l’auteur-compositeur-interprète.


En février est sorti Labo M qui retrace sept années de création. Mathieu Chedid et Olivier Lude ont sélectionné onze titres éparpillés dans le studio personnel de M depuis 1995. Résultat: une balade entre funk et rock en passant par le blues, la musique latine et l'electro.
Cet album n’est qu’une modeste mise en bouche dédiée aux fidèles avant que ne sorte son « véritable » troisième opus, annoncé pour bientôt. M a présenté lors de L’Avantour ces nouvelles saveurs, histoire d’en causer en tête à tête avec son public. «La scène c’est une libération», clame l’artiste. A la belle étoile, Peau de fleur, A tes souhaits, les fans privilégiés ont testé... avant que le magicien qu’ils chérissent ne leur livre la potion définitive.

 


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Une pratique teintée de mystère qui sied bien au personnage fantasque de M, mais qui rappelle aussi à ceux qui l’auraient oublié que derrière le masque existe un vrai talent musical. Fils de Louis Chédid, le petit Mathieu peut faire valoir de sérieux antécédents. Son père prétend pourtant «ne jamais lui avoir mis une guitare dans les mains». A 13 ans, il s’en empare malgré tout pour ne plus la quitter.

Très vite, Mathieu forme ses premiers groupes avec ses meilleurs copains, Pierre Souchon, Julien Voulzy et Mathieu Boogaerts. Il se fait vite remarquer comme un guitariste de talent. De Nina Moratto à Sinclair, en passant par Gérald de Palmas ou le groupe Billy Ze Kick, on s'arrache les doigts de fée de ce garçon timide, shooté à Jimi Hendrix. Des collaborations passionnantes qui lui donnent envie de s’affirmer. Mathieu devient M et, grâce à Le Baptême et Je dis aime, jouit du succès qu’on lui connaît.

L'artiste présente Labo M comme «le numéro O d’une nouvelle aventure». Nul ne sait vraiment ce que son imaginaire foisonnant prépare pour l’avenir. Sous quel masque et quels rythmes M réapparaitra-t-il avec son nouvel album ? Mathieu a toujours prévenu : «Je ne me suis jamais planifié de vie en me disant, "tiens, maintenant, je vais penser plus à ça". Rien n'est prémédité, ça se fera naturellement ou pas.» Mystère et facéties c’est de toute façon ce qui séduit son public. Et soyons rassurés, l’artiste perdurera : «Ce qu'il y a dedans ne changera jamais. C'est là que je verrais les gens qui ne sont attirés que par l'emballage. Quelque part, ce sera une sélection naturelle qui n'est pas négligeable. » Un nouveau défi pour le public de Mathieu Chédid ?

Christelle Bittner
29/04 12h55

Plus loin sur le Net : le site officiel de M

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