Hommage à Henri
Cartier-Bresson
par la Bibliothèque Nationale de France
Une fondation et une exposition consacrent
l’ « homme-œil », pionnier du photojournalisme.
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Photo: D.R.
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"Seville",
1933
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Certains lui confient sans conteste la paternité de la
photographie. Son nom : Henri Cartier-Bresson. Cinquante ans d’une
incessante activité. Et une empreinte immuable dans le
monde de la photographie. A travers près de 350 œuvres,
l’exposition réalisée par la Bibliothèque
nationale de France et la Fondation
Henri Cartier-Bresson dresse le portrait de l’une des
figures majeures de la photographie contemporaine.
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Qui est exactement Henri Cartier-Bresson ? C’est
à cette question que cette rétrospective tente de
répondre. L’exposition qui suit un parcours chronologique
relate les différentes périodes de l’artiste.
Les photographies sont disposées sur des pans de murs circulaires
et plusieurs documentaires consacrés à l’artiste
scandent le parcours de la manisfestation. La Bibliothèque
Nationale de France n’est pas avare. Sur quelque dizaines
de mètre carré, elle rassemble un nombre considérable
de documents. Photos de famille, dessins et peintures accompagnent
les clichés du photographe. Loin d’un long défilé
d’images, elle offre des haltes thématiques. |

"Truman Capote",
1947
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L’occasion de découvrir les talents de celui qui
a créé en 1946, avec Robert Capa et David Seymour,
l'agence Magnum. Témoin de son temps, Cartier-Bresson a
figé dans ses clichés la misère de l’Europe
d’après-guerre. Des enfants jouant dans les ruines
d’un quartier ravagé de Séville en 1933. Une
femme reconnaissant l’indicatrice de la Gestapo qui l’avait
dénoncée en 1945. Trois fillettes escaladant le
mur de Berlin à peine achevé en 1962. L’Inde
de Ghandi - assassiné vingt minutes après avoir
été photographié par Cartier-Bresson-, la
Russie post-soviétique, l’Egypte de Nasser sont éternisés
par l’artiste. Ses portraits sont également mis à
l’honneur. D’illustres inconnus comme des personnalités
célèbres comme Jean-Paul Sartre, Alberto Giacometti,
Pablo Picasso ou encore Henri Matisse sont passés dans
l’objectif de celui qui fut qualifié d’«
homme-œil ». Des visages à travers
lesquels Cartier-Bresson cherchait plus qu’une expression,
un silence : « Le plus dur dans le portrait, expliquait
le photographe, c’est d’arriver à avoir
un silence, pas une expression mais un silence où les gens
se retrouvent avec eux-même. » Après le
bruit et la fureur, le photographe, âgé aujourd’hui
de 95 ans, s’est retiré à la campagne. Il
se consacre à présent au dessin uniquement. «
La photo est une action immédiate, confiait Cartier-Bresson.
Le dessin est une méditation. » Loin du monde,
Henri Cartier-Bresson a peut-être tenté de trouver,
lui aussi, son silence.
Du 30 avril au 27 juillet 2003
Grande Galerie - Site François-Mitterrand – Quai François-Mauriac,
Paris 13e
Sarah-Lou Cohen-Bacri
30/04/2003 15h30
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