CULTURE
SORTIES CINEMA

Dolls

Film de Takeshi Kitano. (Japon). 1h53. Avec Hidetoshi Nishijima, Miho Kanno...

 

Les amants malheureux Matsumoto et Sawako
Photo: D.R.

 

 

Un haïku sur grand écran

Pour son dixième film intitulé « Dolls », le Japonais Takeshi Kitano est resté derrière la caméra. Et ce n’est pas un hasard. Le réalisateur a voulu observer ses personnages, ces « poupées » tel un spectateur. Inspiré des spectacles de marionettes du théâtre Bunraku, son nouvel opus mêle et entremêle trois histoires d’amour. Celle de Matsumoto et Sawako, couple heureux, contraints par leur famille à se séparer. Son ancien amant, rongé par la culpabilité, choisit de l’accompagner dans son desespoir et se lie à elle par une corde. La seconde histoire est celle de Hiro, un vieux chef Yakuza. Nostalgique, il retourne sur les lieux où il avait quitté sa dulcinée. Celle enfin d’haruma, une ex pop star, au visage recouvert de bandage qui rencontre un de ses fans. Pour la rencontrer, celui-ci n’aura pas hésité à se mutiler les yeux. Trois actes, trois destinées tragiques mais tissées d’un même fil. Celui du desespoir et de la solitude. On retrouve la poésie et la langueur du réalisateur de « Hana Bi ». Une œuvre raffinée, filmée avec grâce et pudeur.

Sarah-Lou Cohen-Bacri
30/04/2003 17h

 

Serial Lover

Serial killer ou portrait de femme… Difficile à définir, le dernier film de Phillipe Harel, dont le talent n’est plus à démontrer (Les Randonneurs, Extension du domaine de la lutte). Avec, dans le rôle titre, l’innénarrable Mathilde Seigner en femme flic, autrement plus convaincante que Julie Lescot. Et moins virulente que sur les plateaux télés où elle passe son temps à balancer sur ses petits collègues du show biz.
Alors qu’elle enquête sur une filière de prostitution bulgare, le comissaire Emannuelle Barsac tombe sur une singulière affaire. Une jeune femme anorexique retrouvée suicidée aux somnifères. Le journal intime de la défunte livre à notre fliquesse de choc le compte à rebours de sa mort. Un enchaînement de faits qui se retrouvera dans l’histoire de bien des victimes. La rencontre d’un inconnu, la promenade au parc Montsouris, le séjour à Honfleur. Et toujours, en guise de cadeau, un volume relié de Tristan et Iseult. Tristan, c’est ainsi que commissaire Mathilde baptise le serial killer. Et dire que ce don juan au regard troublant ne semble pas même à la recherche de l’étreinte sexuelle. Car c’est un sociopathe - il est socialement inséré - et non un psychopathe, comme nous l’explique Nicole Garcia, remarquable en psychologue profiler. C’est elle qui donnera la clé de l’énigme, non sans s’être égarée auparavant.
Au terme d’une dernière demi-heure scotchante survient, innatendu, le dénouement de ce polar psychologique.

Julien Barret
30/04/2003 17h30

Tristan

Film de Philippe Harel (France). 1 h 40. Avec Mathilde Seigner, Jean-Jacques Vannier, Nicole Garcia…

 

 

La commissaire Barsac (Mathilde Seigner)
empoigne le suspect.
Photo: D.R.

X-Men 2

Film de Bryan Singer (USA). 2h14. Avec Hugh Jackman, Ian McKellen, Halle Berry, Famke Janssen...

 

Wolverine (Hugh Jackman) en pleine action.
Photo: D.R.

 

Mutation réussie

Dans la catégorie : « je suis la suite d’un popcorn movie mais je ne prends pas mon public pour des chèvres », je demande X-Men 2. Au début de ce second épisode, un mutant tente d'assassiner le Président des Etats-Unis. Les autorités se mettent alors à pourchasser les X-Men qui doivent s’unir pour déjouer le complot monté contre eux.
Bryan Singer (réalisateur d’Usual Suspects) reprend les ingrédients qui ont fait le succès du premier opus : effets spéciaux impressionnants, mutants hauts-en-couleur et humour. Surtout, il reste fidèle à « l’esprit comics ». X-Men 2 propose un monde de science-fiction fantaisiste sans être naïf. Seule faute de goût : Halle Berry transformée en blonde peroxydée (hérésie !).
Scènes d’action pour les jeunes, clins d’œil grivois pour les autres, le film pourrait séduire au-delà des seuls fans de comics. Ces derniers seront toutefois ravis de voir Singer approfondir et humaniser ses personnages de BD. La trame sentimentale n’est pas trop mièvre et laisse entrevoir une certaine ambiguïté. On peut être un superhéros aux griffes d’acier et avoir un cœur d’artichaud.

Sébastien Lebourcq
30/04/2003 15h30

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