CULTURE |
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Une inaction que les principaux conservateurs des musées mondiaux,
présents à la réunion, espèrent ne pas voir
se reproduire. Ils ont appelé au renforcement des contrôles
aux frontières de l'Irak pour empêcher l' «hémorragie»
d'oeuvres d'art. En effet, trois semaines après le pillage du
musée de Bagdad, les objets continuent à sortir du pays.
«Le contrôle des Américains à la frontière
est proche de zéro», a déclaré Donny
George. «N'importe qui peut prendre n'importe quoi et sortir».
Les autorités américaines ont donc été pressées
de réagir. Une première avancée a eu lieu hier
soir, sous la forme d’une enveloppe de deux millions de dollars
destinée à aider, protéger et restaurer les musées
et sites historiques irakiens. Cette somme viendra s’ajouter au
fonds spécial déjà mis en place par l’Unesco. Restaurer, c’est une chose. Mais certains de ces fonds iront également à la recherche des objets pillés. Le plan de sauvetage consistera aussi à tenter de retrouver les pièces volées. L'organisation de coopération policière internationale, qui regroupe 181 pays, Interpol, a créé une cellule spéciale sur cette question. Le Conseil international des musées a l’intention de mettre au point une «liste rouge des antiquités irakiennes en péril». Certains Bagdadis ont déjà restitué leur butin au musée. Aujourd’hui le directeur général de l’Unesco, Koichiro Matsuura, rencontre Kofi Annan, secrétaire général des Nations-Unies. Cette solidarité internationale vise, au final, à obtenir le vote d’une résolution de l’ONU qui interdirait l'importation et le commerce illicite d'oeuvres d'art venues d'Irak. Pour préserver ce qui n’est pas simplement des « pierres », mais avant tout « la ressource culturelle et le fondement de l'identité du peuple irakien », selon les mots de Mounir Bouchenaki, directeur adjoint de l'Unesco. Plus loin en ligne : Christelle
Bittner |