CULTURE |
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Il était une fois un rock français complexé.
A une époque ou, ailleurs, Queens of the Stone Age sonnaient la
révolte et les White Stripes sonnaient épataient les anciens,
la scène hexagonale restait partagée entre le syndrôme
bal-musette (Louise Attaque), intello-intimiste (Dominique A.) ou carrément
potache (Les Wampas). Les textes étaient mignons ou troisième
degré, la musique désespérement polie. Seul Noir
Désir parvenait à rencontrer son public avec des albums
ambitieux.
En 2003, l’arrivée de la chanteuse Natasha
Le Jeune est la grande nouveauté de "Spanked", leur premier
album solo. Un bon investissement. Danseuse contemporaine de formation,
celle qui n’avait aucune expérience de chant auparavant étonne
par sa maturité et sa finesse. Elle est l’auteur de la plupart
des textes, la majorité en anglais. Sur "Spanked", les
pistes explorées avec Bertrand Burgalat ont été approfondies.
L’AS Dragon visite, avec un bonheur égal, le glam (Dirty),
la soul funkifiée (Nightime) ou le rock-garage (Spank
on Me). Sur un même morceau, on se surprend à passer
du glam ou psychédélique. On croise tour à tour The
Cure, les Beatles ou Blur. Un hémisphère dans une chevelure
: traduire un texte de Baudelaire en un slow sexuel. Sébastien Lebourcq 02/05/2003 13h10 Concert au Cabaret Sauvage (Parc de la Villette), le
mardi 5 mai à 20h30. |