CULTURE

 

Le désert algérien
dans tous ses états


L’exposition « Saharas d’Algérie » du Museum d'Histoire Naturelle nous emmène, jusqu’au 12 octobre, à la découverte du désert qui s’étend sur toute la partie sud de ce pays.
Depuis sa forme originelle, c’est-à-dire une vaste étendue d’eau salée il y a 100 000 millions d’années, à l’exploitation pétrolière contemporaine en passant par la civilisation
touareg, c’est tout le désert algérien qui est révélé.

 


(Photo D.R.)

Nos vertes campagnes connaissent le panneau de signalisation représentant une vache dans un triangle cerné de rouge. Depuis mercredi, le Museum d’Histoire Naturelle a orné son entrée d'une version avec un dromadaire. C'est le signe -décalé- de l'exposition "Saharas d'Algérie".
Avant même d'entrer dans le bâtiment, le visiteur est accueilli par de nombreuses photos du désert algérien. Certaines sont des panoramiques, pour mieux retranscrire l'étendue de ces paysages. Et dès le début de l'exposition, les informations affluent : le Sahara est le plus grand désert du monde parce qu'aucun obstacle topographique majeur n'entrave sa progression.
Plus surprenante, mais après tout logique, la présence des restes d'un poisson-fossile, le ceolacanthe, et d'un crocodile vieux de 100 millions d'années, trouvés dans ce désert qui fut une mer autrefois. Cette illustration des évolutions géologiques de la région n'en est que plus parlante.


Cet écureuil utilise sa queue pour se protéger du soleil.
(Photo D.R.)
La salle suivante, tendue de grandes bâches blanches, fait la part belle à la faune et la flore du Sahara algérien. La qualité pédagogique des différentes présentations et animations facilite grandement la compréhension. Les subtilités développées par la nature pour maintenir des êtres vivants dans cet environnement hostile sont en effet innombrables.
Figurent au programme renards, scorpions, vautours, serpents, scarabées, gazelles et, bien sûr, dromadaires. Les végétaux sont eux majoritairement des buissons, équipés pour économiser au maximum l'eau si précieuse.

C'est le peuple touareg qui est ensuite à l'honneur. Leur mode de vie est exposé de façon très convaincante, aux sons des instruments de musique locaux : la flûte (tazammart), le tambour (tinde), la vièle (imzad). Et l'on apprend que ce sont les femmes qui possèdent la tente, donnent leur nom aux enfants et leur enseignent l'écriture, la poésie et la musique.
Vient ensuite l'oasis (accompagné de bruits d'eau) et la description des systèmes d'irrigation et de culture. Mais des odeurs d'épices attirent rapidement vers les répliques d'un intérieur algérien.


Les touaregs sont indissociables du Sahara.
(Photo D.R.)

La dernière partie de "Saharas d'Algérie" est consacrée à l'exploitation pétrolière du désert. La réaction d'une petite fille en entrant dans la salle est saisissante : "là, c'est un garage !". On la comprend. De vieux pneus de camion, un bidon rouillé et cette odeur d'hydrocarbures tellement familière dans nos métropoles.
Une avalanche de chiffres nous rappelle l'importance de l'industrie énergétique en Algérie (pétrole et gaz principalement), de manière peut-être un peu trop appuyée d'ailleurs. Sans doute l'influence du partenariat avec Total Fina Elf. Pour rester sur une bonne impression, mieux vaut donc repartir vers le début de l'exposition.

Sébastien Raffaelli
02/05/2003 17 heures

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