La société emblématique de l’ère
Internet s’est déclarée en cessation de paiements
le 23 avril dernier, auprés du tribunal de commerce de
Paris. Cette décision intervient après l’échec,
au mois de janvier, de l’acquisition de la société
de capital risque Access2Net. L’opération devait
permettre à Fi System de remonter sa trésorerie
de 3 millions d’euros et de développer des produits
de cessions de certaines participations d’Access2Net. Selon
la direction, le rachat a été annulé en raison
« du calendrier d’arrêtés de ses comptes
annuels et de la situation du marché ». Mais depuis
fin 2000, la situation financière de la société
se dégrade. Entre 2001 et 2002, elle voit son chiffre d’affaire
chuter de 12 millions d’euros et le recul du marché
des services informatiques la contraint à réduire
son domaine d’activité. En 2001, la perte nette est
supérieure au chiffre d’affaire.
FI System tombe de très haut. Quand elle entre en bourse,
en octobre 1998, elle surfe sur la vague de spéculation.
Son titre est introduit au prix de 16,8 euros et atteint 155,14
euros le 15 février 2000. Les dirigeants profitent de l’euphorie
boursière pour réaliser des acquisitions en titres
en Europe, notamment chez le britannique Brand New Media, et des
augmentations de capital. Mais FI System ne génère
aucun bénéfice et quand la bulle éclate,
elle ne résiste pas. Avant sa suspension mi-avril, son
titre ne valait plus que 0,5 euro.
En juin dernier, son PDG Thierry Sainte-Claire Deville, déclare
qu’il n’a « pas la moindre inquiétude
sur la pérennité de l’entreprise. »
Pourtant, après des heures fastes, les 600 salariés
ont du souci à se faire.