En grève depuis lundi, les facteurs parisiens saisiront l'occasion du défilé du 1er mai pour affirmer leur mouvement. Soutenus par les syndicats CGT, SUD, FO et CFDT, ils ont appelé au cours de ces assemblées générales à manifester demain et à préparer les manifestations pour la suite de leur mouvement. En cause : l'extension probable du projet de tournée unique à l'ensemble de la capitale. La grève avait débuté au centre de distribution du sixième arrondissement, où doit être instaurée le 14 juin la fameuse tournée unique, contre deux actuellement. Une décision qui mécontente les facteurs mais qui semble aussi pouvoir être interprétée comme un prétexte à de plus larges revendications. Pour preuve, on peut considérer la décision des postiers de Paris, du Val-d'Oise et bientôt peut-être du Val-de-Marne et de Seine-et-Marne (où avaient lieu aujourd'hui plusieurs assemblées générales) de se joindre au mouvement. Il faut dire que le contexte général de la Poste n'est pas favorable. Précarité de l'emploi, salaires, réorganisation des structures postales... autant de revendications que le problème de la tournée unique vient exacerber. La favorisation des "gros clients" et des usagers à "fort trafic" ou la baisse de la qualité du service au public viennent s'ajouter aux conditions de travail pour former un climat de mécontentement général de la part des employés. Pour les postiers, les dispositions prises dans le sixième arrondissement sont la goutte qui fait déborder le vase. Selon les syndicats, l'instauration de la tournée unique et sa généralisation à l'ensemble de la capitale pourraient entraîner la suppression de 1 000 à 1 500 emplois. Le mouvement semble ainsi synthétiser l'ensemble des revendications du service public, la restructuration générale de la Poste marquant son passage à un groupe au service des marchés financiers, ce qui renforce les inquiétudes des fonctionnaires qu'elle emploie. Mardi, selon la CGT, le taux de participation des facteurs à la grève oscillait en moyenne entre 25 % et 30 % tandis qu'il passait mercredi à 14,5 %. Un taux de mobilisation en baisse mais qui présage cependant d'une participation non négligeable des délégations syndicales de la Poste au traditionnel défilé du 1er mai. Voir : Les retraites et L'éducation nationale
S.F. 30/04/2003 16h00 |