FRANCE

 

Grand-Bornand : la thèse de la tuerie se confirme

"Quatre groupe sanguins et peut être même un cinquième, auraient été identifiés", révèle le Dauphiné Libéré. Le couple et ses trois enfants qui habitaient le châlet de Haute-Savoie ont disparu depuis le 11 avril. Les manœuvres professionnelles douteuses du père, Xavier Flactif, sont en ligne de mire des enquêteurs. Ils privilégient désormais l'hypothèse d'une "main extérieure".

Le châlet des Flactif, situé près du massif du Grand-Bornand, en Haute-Savoie (AFP)

Les 400 m2 de surface du châlet du Grand-Bornand avaient pourtant été nettoyés de fond en comble. "Ça a du représenter un boulot monstre, un travail d'une nuit ou de plusieurs personnes.", selon une source proche de la famille. Mais les inspecteurs ont retrouvé des traces brunâtres et des fragments de dent entre les lames du parquet. Les analyses viennent de démontrer qu'il s'agit du sang de quatre voire cinq personnes distinctes. Le mystère s'épaissit. Une douille de petit calibre sur le sol, mais aucun impact de balle. Plusieurs objets disparus, l'ordinateur et les téléphones portables de Xavier Flactif, ainsi qu'un Land Cruiser rouge. Dans le garage, il ne reste plus que la Mercedes et la Porsche. Autre détail troublant : un dossier se serait volatilisé entre la première et la deuxième visite des gendarmes sur les lieux. Tout ces éléments font pencher les enquêteurs vers la piste du crime crapuleux.

La profession du chef de famille est désormais en cause. Promoteur immobilier, Xavier Flactif n'est pas un enfant de chœur, mais plutôt un "brillant magouilleur", selon les enquêteurs, "habitué à brasser de l'argent qui ne lui appartient pas". Installé depuis 1999 dans ce châlet avec sa compagne, Graziela Ortolano et leurs trois enfants de 6, 9 et 10 ans, il avait déménagé précipitamment du Nord, en laissant de lourdes dettes à des clients, réunis depuis en association de victimes. Arrivé en Haute-Savoie, il jette son dévolu sur un projet immobilier très ambitieux : huit immeubles, trois grands chalets de luxe, 10 000 m2 de surface (surface hors oeuvre nette) construite aux pieds des pistes. Mais la mairie met fin à ses espérances en refusant définitivement le permis de construire à la société du couple, pour "manque de garanties financières". Interdit de gestion, le promoteur avait laissé la tête de l'entreprise à sa compagne.

Photo délivrée par la police de Xavier Flactif, de son épouse Graziella Ortolano et de deux de leurs enfants, Sarah et Laetitia (AFP)

L'alerte de la disparition de la famille a été donnée le 12 avril à 21 h 30 par le fils de Graziela Ortolano, né d'une première union. Venu du Nord passer les vacances scolaires chez sa mère, il a trouvé porte close. Après avoir envisagé une dispute intrafamiliale qui tourne au drame, la police privilégie maintenant la thèse d'une "main extérieure".

Céline Keller

2/5/2003 - 13 heures

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