INTERNATIONAL
Week-end sanglant en Côte d’Ivoire

Le chef rebelle du Mouvement populaire ivoirien du grand-ouest (MPIGO), Félix Doh, a été tué vendredi dans l’ouest du pays. Des centaines d’Ivoiriens fuient les combats qui ont éclaté en fin de semaine entre les rebelles et leur ex-alliés libériens.

Dix jours après la première réunion du gouvernement de réconciliation nationale en présence des rebelles ivoiriens, le pays replonge lentement dans le chaos. Sur le front ouest, zone où l’insurrection avait été la plus violente lors du coup de force contre le président Gbagbo en septembre dernier, la situation est dramatique.

Cette fois, les luttes entre loyalistes et rebelles ont cédé la place à des conflits intestins au sein du clan rebelle. Des conflits récurrents qui ont aboutit vendredi à l’exécution du chef du MPIGO, une des deux fractions rebelles ivoiriennes, Felix Doh. Un assassinat attribué à des mercenaires libériens qui combattent depuis le début de l’insurrection aux côtés des rebelles. Les différends se seraient accentués ces dernières semaines entre les mutins ivoiriens et les mercenaires libériens et sierra-léonnais, mécontents de la signature d’un accord de paix avec le gouvernement de Laurent Gbagbo.

Ces combattants non-ivoiriens combattent depuis le début de l’insurrection tant pour les troupes loyalistes que pour les rebelles. De plus en plus incontrôlables, ils sont accusés de multiples violences et d’exactions sur les populations civiles.


Félix Doh, chef de la fraction rebelle MPIGO, éxécuté vendredi par des mercenaires libériens.
(Crédit AFP)

Massacres, viols et pillages

La situation est extrêment trouble dans la zone frontalière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria. Les civils qui sont parvenus, par centaines, à fuir la région font état dizaines de morts, de viols et de pillage à grande échelle. La Croix-Rouge, présente sur le terrain, a enterré ce week-end les corps de cinquante-deux combattants retrouvés les mains liées.
De leur côté, les chefs d’Etat ivoirien et libérien, Laurent Gbagbo et Charles Taylor, tentent tant bien que mal de pacifier la zone. Les deux présidents se sont entendus avant-hier sur un déploiement militaire conjoint pour assurer la sécurité de leurs frontières, en collaboration avec les forces françaises présentes sur le terrain. La question est désormais de savoir si les combats dans l’ouest vont totalement venir à bout du processus de paix. Ou s’ils pourront être contenus sans faire retomber le pays dans la guerre.


Sarah Brèthes

28/04/2003 15h55

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