INTERNATIONAL

Rapprochement franco-malgache

Le président Marc Ravalomanana est arrivé hier à Paris pour la première visite officielle d'un chef d'Etat malgache depuis les années 60.

Il était temps. Depuis la crise politique qui avait secoué Madagascar après l'élection présidentielle de décembre 2001, les relations entre l'Hexagone et l'Ile Rouge étaient loin d'être satisfaisantes. Le nouveau président reprochait à la France de soutenir son rival, Didier Ratsiraka, malgré le verdict des urnes. Proclamé chef de l'Etat malgache en avril 2002, M. Ravalomanana n'avait été reconnu par son premier partenaire économique que le 3 juillet, soit une semaine après les Etats-Unis et les principaux bailleurs de fonds occidentaux.
Cette détente diplomatique, marquée à l'époque par la venue à Madagascar du ministre des Affaires Etrangères Dominique de Villepin, est aujourd'hui renforcée par la visite parisienne du président malgache. Celui-ci doit rencontrer Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin, mais aussi le président du Conseil Economique et Social, Jacques Dermagne, ainsi que plusieurs hommes d'affaires. But de l'opération : obtenir l'appui de la France auprès des institutions internationales et relancer les relations commerciales franco-malgaches.

Marc Ravalomanana.
(Crédit : Midi Madagasikara)

 

 

 

Donnant-donnant
La mission que s'est fixée Marc Ravalomanana tombe à point nommé : le PIB de Madagascar a reculé de 11,9% en 2002, le bras de fer qui a opposé l'ancien et le nouveau président ayant considérablement ralenti le développement du pays : destruction de nombreuses infrastructures, blocus de certaines villes, licenciements massifs dûs au retrait des investisseurs… autant de coups portés au niveau de vie des malgaches, qui est déjà l'un moins élevés de la planète. Le président malgache a besoin du soutien de la France et des bailleurs de fonds internationaux pour tenir la promesse faite à ses électeurs d'assurer un "développement rapide" du pays. Les malgaches, qui n'ont toujours pas retrouvé leur pouvoir d'achat d'avant-crise, commencent à s'impatienter.
La France quant à elle a intérêt à revenir rapidement à Madagascar. Les quelque 500 PME françaises implantées dans l'île doivent faire face à la concurrence des entreprises chinoises, de plus en plus nombreuses. Mais c'est surtout l'intensification des relations économiques entre Madagascar et les Etats-Unis dont se méfie la France, qui souhaite retrouver une certaine forme d'influence dans la zone Afrique.

Asha Meralli

28/04/2003 13 heures

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