Nouvelle donne en Israël pour le Parti
travailliste
Amram Mitzna démissionne de la
direction du Parti travailliste. Ce départ annonce des changements
pour sa formation politique et pour les partisans de la paix en
Israël.
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Amram Mitzna aura assumé la présidence
du Parti travailliste moins de six mois. Il a annoncé dimanche
soir, lors d'une conférence de presse au siège de
sa formation à Tel-Aviv, qu'il renonçait à
ce poste. Il conserve néanmoins son siège de député.
Principale raison de sa démission :
le manque de soutien au sein de son parti. "Je suis certain
de mes capacités à diriger la lutte pour la paix mais
je le suis moins quant à mes capacités à me
battre, jour après jour, pour défendre ma légitimité
de chef du parti", précise-t-il. Le maire de la
ville portuaire de Haïfa (nord d'Israël) n'est pas arrivé
à s'imposer au sein de sa formation politique. "Je
n'ai pas trouvé d'appui ni au sein de la fraction parlementaire
du parti, ni au sein de ses institutions. On m'a dit et redit que
je me devais de me comporter comme un dégueulasse, être
plus manipulateur, mais je suis fait autrement", a-t-il
déclaré.
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Amram Mitzna quitte la tête du Parti travailliste.
(Photo : AFP) |

Benyamin Ben-Eliezer a été ministre de la Défense
dans le premier gouvernement Sharon.
(Photo : DR)
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Les membres du Parti travailliste ne soutenaient
pas unanimement Amram Mitzna. En effet, après son élection
triomphale, le 19 novembre dernier, il s'est heurté
à une vive contestation. Chef de file de cette opposition
: Benyamin Ben-Eliezer qui n'a jamais accepté sa défaite
à cette élection. Pour ce dernier et pour d'autres
ténors du parti, Amram Mitzna est responsable du cuisant
échec des travaillistes aux élections législatives
du 28 janvier. Il est vrai que sa formation avait alors obtenu
le plus mauvais score de son histoire en ne remportant que
19 sièges à la Knesset contre 38 pour le Likoud
emmené par Ariel Sharon.
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Nouvelle donne
Avec le départ de son chef, le Parti
travailliste, risque de connaître des changements sur
la scène politique israélienne. Ses membres
pourraient maintenant revenir au gouvernement. Une grande
partie de la direction des travaillistes et notamment l'ancien
Premier ministre Shimon Peres aspire d'ailleurs à une
telle évolution. Amram Mitzna, quant à lui,
avait catégoriquement exclu toute alliance avec le
Likoud pour former un gouvernement d'union nationale. "Je
n'ai aucune intention de servir d'alibi à un gouvernement
(dirigé par M. Sharon) (...), il n'y a aucune honte
à se trouver dans l'opposition", avait-il
alors précisé.
Autre conséquence de sa démission : l'aggravation
du désarroi du camp de la paix en Israël. Son
successeur qui devrait être désigné d'ici
la fin juillet, pourrait être partisan de positions
plus dures envers les Palestiniens. Amram Mitzna s'était
en effet, présenté comme l'héritier spirituel
de Yitzhak Rabin. Et il s'était prononcé pour
l'évacuation des colonies juives de la bande de Gaza
et de certaines colonies de Cisjordanie. Mais pour cet ancien
général, son départ n'est pas un coup
dur pour les partisans de la paix. Il a affirmé que
"la reprise sans conditions des négociations
de paix avec les Palestiniens et la fin de la colonisation
juive en échange de la paix avec les Palestiniens finiraient
par s'imposer".
Christine
Avellan
5/05/2003 12h10
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