SPORTS
Règlements de compte au PSG
Les actionnaires du club parisien dénoncent les méthodes utilisées par Bertrand Méheut, le patron du groupe Canal, pour nommer Francis Graille à la présidence

Rien n’est jamais simple au PSG. Et la passation de pouvoir entre Laurent Perpère et Francis Graille, respectivement ex et futur président du club, ne déroge pas à cette règle tacite qui règne au Camp des Loges. Devant les déconvenues sportives (Paris n’a pas remporté un titre depuis le doublé Coupe de France-Coupe de la Ligue en 1998) et les pertes financières (le club a perdu près de 230 millions d’euros en quatre ans et le budget de la saison prochaine devrait passer de 90 à 50 millions), Bertrand Méheut a montré le chemin de la sortie au président Laurent Perpère avant de nommer Francis Graille à sa place.


Des méthodes aujourd’hui pointées du doigt par les « petits » actionnaires du PSG qui dénoncent l’influence de Michel Denisot sur les décisions majeures concernant le club de la capitale. Ils reprochent notamment au directeur adjoint de Canal+ la nomination, arbitraire à leur goût, de Francis Graille. Accusé d’être celui qui tire les ficelles en coulisse, Denisot se défend et affirme avoir agi sur demande de son supérieur, Bertrand Méheut.


A la tête des frondeurs contre les dirigeants parisiens, Charles Talar, actionnaire minoritaire et l’un des fondateurs historiques du PSG, s’inquiète de "ceux qui veulent s'approprier le club à bas prix". Car pour devenir président, Francis Graille doit racheter à Canal 15 % des parts du groupe. Une première fois (sous)estimeé à 4,2 millions d’euros, la somme avoisine en fait les 10 millions et attire les convoitises. A ce prix là, les petits actionnaires entendent faire des propositions au club, parmi lesquelles un autre nom que celui de Graille à la présidence. Celui de Cayzac, président de l'association PSG, est toujours murmuré.

Ces luttes intestines et les rumeurs qui vont avec ne font pas vaciller les certitudes de Michel Denisot. Ce dernier déclare dans un entretien au Parisien daté d'aujourd'hui :"L'arrivée de Francis Graille est définitive". Pourtant, pour Charles Talar, le poste lui revient de droit : "C'est moi qui aurai la présidence dans un premier temps, puisque je suis vice-président de la holding PSG". Entre tiraillements internes et animosités personnelles, le club parisien court toujours après la sérénité et, accessoirement, après un titre.

Guillaume Georges
29/04/ 2003 13h


Laurent Perpère et Francis Graille au Parc des Princes, le 28 juillet 2001. (Photo: Presse Sports/Thierry Ardouin)

L'accolade de Delanoë

81ème minute de jeu au Parc des Princes, dimanche soir. Ronaldinho fait trembler les filets des Girondins de Bordeaux pour la deuxième fois de la soirée. Dans la tribune présidentielle, Laurent Perpère fait tomber le masque et laisse éclater sa joie. A la gauche du futur ex président du PSG, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, en fait autant et lui tombe dans les bras. Plus qu'un simple élan de convivialité provoqué par un génial Brésilien, l'accolade de Bertrand Delanoë apparaît, dans le contexe parisien actuel, comme un geste de soutien. Certains y ont même vu un parti pris en faveur de Laurent Perpère. Le successeur de Jean Tiberi s'en défend et évoque simplement une solidarité légitime à l'heure de l'éviction du président: "Qu'un club évolue, cela n'a rien de choquant, mais il peut y avoir des moyens de le faire avec élégance." Quant à Francis Graille, son prochain voisin de fauteuil au Parc, Bertrand Delanoë déclare ne pas pouvoir "le détester puisqu'(il) ne le connaît pas". Un bon début, en somme.

29/04/2003 18h

Vahid Halilhodzic à la rescousse

L'entraîneur bosniaque du Stade rennais semble bien parti pour rejoindre Paris la saison prochaine

Malgré la nébuleuse qui entoure l'arrivée de Francis Graille à la tête du PSG (voir ci-dessus), ce dernier s'est déjà mis en quête d'un entraîneur pour succéder à Luis Fernandez. Le suspense est cependant loin d'être insoutenable tant la piste Vahid Halilhodzic semble à deux doigts d'aboutir. Les deux hommes, qui se connaissent bien pour avoir travaillé ensemble à Lille, se sont rencontrés hier à Paris. Nul doute que Graille et Halilhodzic ont passé plus de temps à évoquer un avenir commun au PSG qu'à ressasser les souvenirs du passé. Et si rien d'officiel n'est ressorti de cette rencontre, c'est que l'entraîneur du stade rennais est l'objet de beaucoup d'attentions. A commencer par celles de son club, le stade Rennais, qui souhaite construire une équipe solide à long terme. Mais les principaux concurrents de Paris semblent venir de l'étranger et de certains clubs prestigieux qui proposeraient au Bosniaque des sommes colossales (le nom de Barcelone revient régulièrement). Pour rivaliser, le PSG lui aurait proposer un salaire mensuel de 100 000 euros, selon l'Equipe daté d'aujourd'hui. Pour l'heure, Vahid Halilhodzic souhaite surtout assurer le maintien du club breton en Ligue 1 avant d'aller voir ailleurs.

G.G
29/04/2003 18h

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