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Tony Parker, premier obstacle au 4-Ever

 

Les Los Angeles Lakers et les San Antonio Spurs ont passé le premier tour dans la douleur, en battant Minnesota et Phoenix en six manches très disputées. Place maintenant au duel entre le triple champion en titre, et sa doublette magique Shaquille O'neal-Kobe Bryant, et le vainqueur de la saison régulière, emmené par son meneur de jeu français Tony Parker.

 

"Nous n'avons pas peur. Nous sommes prêts", annonçait Tony Parker, quelques minutes après la qualification des San Antonio Spurs pour le deuxième tour des playoffs NBA. La confiance du jeune meneur français a beau être une marque de fabrique, on doute qu'il saute de joie à l'idée d'affronter des Los Angeles Lakers en route vers un quadruplé historique. Un "4-ever", quatre titres de rang, que même les Chicago Bulls de Michael Jordan n'ont pas réalisé, retraites de His Airness obligent.

Spurs et Lakers s’attendaient à un premier tour difficile. Ils ont été servis. Le meneur des Phoenix Suns, Stephon Marbury, et l'ailier des Minnesota Timberwolves, Kevin Garnett, ont longtemps donné des sueurs froides aux deux favoris. Pas de quoi priver cependant les afficionados d'une demi-finale prometteuse. Spurs-Lakers, c'est l'affrontement du leader de la saison régulière et du champion en titre. C'est surtout une opposition qui risque bien d'accoucher du champion 2003. Depuis quatre ans, le titre n'a pas échappé à ces équipes. Les Lakers ont ainsi éliminé les Spurs, champions en 1999, les deux dernières saisons, en gagnant huit de leurs neufs oppositions. Mais San Antonio a balayé Los Angeles à quatre reprises cette saison, pour s'adjuger la première place d'une ligue dominée par les équipes de l'Ouest. Un fauteuil convoité qui offre l'avantage du terrain durant la totalité des phases finales.

Quatre matches, quatre victoires donc pour les Spurs en saison régulière. De quoi piquer l'orgueil des Angelinos : l'arrogant Kobe Bryant souhaite se venger en balayant les Spurs d'une semblable manière. La NBA, c'est aussi la tchatche et la provoc à outrance. "Je sais que Kobe a dit que nous allions les balayer : je lui en laisse la responsabilité", tempère l'entraîneur des Lakers, Phil Jackson. "La série qui s'annonce va être très difficile et nous le savons", avoue celui qu'on surnomme "maître Zen" depuis ses années à Chicago. Un entraîneur respecté qui rêve aujourd'hui d'enfiler une bague de champion à chacun de ses doigts (six avec Chicago, trois avec Los Angeles). L'homme a pourtant eu maintes fois l'occasion de perdre son calme cette saison. Longtemps indignes d'un triple champion NBA, les Lakers ont soufflé le chaud et le froid durant 82 matches. Un soir, deux solistes et un jeu collectif inexistant, le lendemain un orchestre qui joue ses symphonies à l'unisson. Cette saison heurtée n'a accouché que d'une cinquième place de la Conférence Ouest. La courbe de progression des Spurs a été plus régulière, leur permettant de chiper sur le fil le fauteuil de leader aux Dallas Mavericks. Gregg Popovich n'a t-il pas été élu meilleur entraîneur de la saison régulière ?

Alors les Spurs, favoris ? C'est oublier que le duo Kobe Bryant-Shaquille O'neal atteint chaque saison sa plénitude durant les phases finales. Et lorsque le duo de All stars (près de 60 points inscrits en moyenne en playoffs cette année) est un tant soit peu aidé par des gregario comme Robert Horry ou Derek Fisher, les Lakers sont proprement imbattables. Impressionnant d'adresse depuis le début des phases finales, Derek Fisher devrait pourtant peiner face à la vitesse de Tony Parker. Rookie l'an passé, TP a pris une autre dimension cette saison. Pour preuve, sa quatrième place dans le vote des joueurs ayant le plus progressé. Le Frenchy, complément idéal du meilleur joueur de la saison dernière Tim Duncan, pourrait bien être la clef de la série. "Ca va être très chaud mais c’est pour ça que je joue au basket. Il n’y aura que des gros matchs, je sens que ça va être bien", annonce-t-il sur son site Internet. "Los Angeles va être très dur à battre mais nous avons l’effectif pour les faire tomber. Je suis prêt, je me sens beaucoup plus fort que l’année dernière." Les Texans auront bien besoin d'un Tony Parker virevoltant s'ils souhaitent offrir une dernière danse au pivot pré-retraité David Robinson. Et empêcher les Lakers d'inscrire leur nom dans les livres d'histoire.

Julien Hababou
02/05/2003, 18 heures

 

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