C'est un anniversaire discret que fêteront ce soir au Tapis
Rouge, l'ancien QG de campagne de Jacques Chirac, les proches
du président. Il y a tout juste un an, il remportait l'élection
présidentielle face à Jean-Marie Le Pen avec plus
de 82% des voix, un score historique mais largement dû à
des circonstances exceptionnelles. Un an plus tard, sa quote de
popularité auprès des Français est toujours
bonne, 53% d'opinions favorables. Mais le Président de
la République, qui a bénéficié du
fort soutien des Français grâce à sa position
contre la guerre en Irak, commence à redescendre dans les
sondages. Les dernières enquêtes réalisées
fin avril enregistrent une baisse de 7 points. La situation économique
française morose: augmentation des plans sociaux, hausse
du chômage, baisse de la croissance, grogne sur les retraites,
pourrait bien entammer cette popularité.
En effet, ces derniers mois, Jacques Chirac a été
absorbé par la scène internationale et le conflit
irakien. Même si lors du son discours du 14 juillet, il
avait lancé la lutte contre l'insécurité
routière, le cancer et le racisme, il n'a guère
eu le temps de s'en préoccuper. Sur le front des réformes,
il a laissé à son Premier Ministre le soin de mettre
en œuvre seul les réformes: assouplissement des 35
heures, allègement de l'impôt sur la fortune, loi
sur l'insécurité, décentralisation, réforme
de l'Etat, réforme des retraites, se réservant ainsi
le beau rôle.
Mais aujourd'hui, avec la fin du conflit irakien et le retournement
de l'économie française, ses partisans réclament
son retour sur la scène politique nationale. La réforme
annoncée des retraites provoque de nombreuses protestations
notamment chez les fonctionnaires, le chantier de l'assurance
maladie reste encore à ouvrir. Le printemps politique de
Jacques Chirac s'annonce des plus nuageux.
Orianne Esvan
5/05/2003 18 heures
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