INTERNATIONAL
Irak : Formation d'un gouvernement intérimaire
L'administrateur civil américain Jay Garner a annoncé, ce matin, la formation prochaine d'un gouvernement intérimaire en Irak. Un gouvernement composé de sept à neuf membres qui inclurait les dirigeants de l'opposition au régime déchu de Saddam Hussein.

Alors que les Irakiens tardent à voir les effets positifs de l'administration en place, les Américains dévoilent peu à peu leurs plans quant à la reconstruction du pays. Après l'annonce, samedi, de la mise en place d'une force internationale de stabilisation, l'administrateur civil en Irak, Jay Garner, a révélé, ce matin, la formation imminente d'un gouvernement intérimaire. "Je pense qu'il y aura (...) sept, huit ou neuf dirigeants à travailler ensemble pour mettre en place une direction", a déclaré le général en retraite.

S'il est trop tôt pour préciser le fonctionnement de cette nouvelle institution, ses membres sont, pour la plupart, déjà connus. Il s'agit des principaux dirigeants qui constituaient, il y a encore quelques semaines, l'opposition au régime de Saddam Hussein. Les Kurdes Massoud Barzani et Jalal Talabani, chefs respectifs du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), Ahmad Chalabi, chef du Congrès national irakien (CNI), Iyad Allaoui, qui dirige l'Entente nationale irakienne, et Abdel Aziz Al-Hakim, frère du chef de l'Assemblée suprême de la révolution islamique en Irak (assemblée basée en Iran), devraient faire partie du gouvernement.

Selon Jay Garner, ce groupe pourrait être élargi à d'autres responsables. Un chrétien et un autre sunnite pourraient compléter le gouvernement intérimaire. Un gouvernement auquel n'a pas voulu participer l'ancien opposant, Adnan Pachachi, l'une des grandes figures sunnites du pays. Cet ancien chef de la diplomatie irakienne, qui s'était opposé à la guerre menée par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, préfère plaider pour une administration provisoire qui serait gérée par l'ONU.

L'administrateur civil américain, Jay Garner, a annoncé la formation prochaine d'un gouvernement intérimaire, qui incluera les dirigeants de l'opposition au régime déchu de Saddam Hussein. Crédit AFP

Relancer le processus politique

La mission du gouvernement provisoire envisagé par les Américains est clair: engager la reconstruction de l'Irak et, surtout, préparer les élections démocratiques. Car, comme l'a souligné Jay Garner, "l'urgence" est maintenant de relancer le processus politique dans un pays qui peine à retrouver une situation "normale". Un processus qui devrait recueillir toutes les attentions du nouvel administrateur civil, Paul Bremer (lire l'article), qui sera à Bagdad dès la semaine prochaine. "Un grand effort est nécessaire" sur ce plan, a reconnu Jay Garner.

Avant de partir pour Bassorah, le général en retraite a en outre tenu à montrer qu'il était conscient des lourdes tâches qu'il reste à accomplir et qu'il attendait beaucoup des semaines à venir:"Le mois de mai est capital pour que les services publics soient remis en état, ou au moins qu'ils en soient sur la bonne voie, et pour que la loi soit appliquée de nouveau." Un délai qu'il devra tenir pour répondre aux nombreuses critiques reprochant aux forces de la Coalition, leur lenteur à remettre en place les sercices minimum, essentiels à la population.

Chrystelle Barbier

05/05/2003 12 heures
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Londres envoie
un diplomate à Bagdad

Depuis plus de douze ans et le début de la guerre du Golfe, la Grande-Bretagne n'avait plus aucun lien diplomatique avec le régime de Saddam Hussein. Des liens désormais rétablis avec l'arrivée, aujourd'hui, d'un émissaire britannique à Bagdad. "Nous n'utilisons pas les expressions "ambassade" et "ambassadeur", car il n'existe encore aucun gouvernement en Irak auquel un ambassadeur pourrait présenter ses lettres de créance", précise Londres dans un communiqué. "Je vois (cette réinstallation) comme un symbole de l'engagement de notre gouvernement à travailler avec l'Irak et les Irakiens afin de rétablir des liens entre nos deux pays", a pour sa part déclaré Christopher Segar, chef de cette mission diplomatique.

C.B et S.Fa