Donald Rumsfeld est à Bagdad |
Le secrétaire américain
à la défense, Donald Rumsfeld, est arrivé aujourd'hui
en Irak. Après Bassora (sud), il s'est rendu à Bagdad.
L'objectif? Féliciter ses troupes d'avoir fait tomber le régime
de Saddam Hussein. Une visite qui intervient sur fond de polémiques
après la mort de seize Irakiens tués par des tirs de
soldats américains. |
Depuis décembre 1983, Donald Rumsfeld
n'était pas revenu à Bagdad. A l'époque, le
haut responsable américain avait secrètement rencontré
Saddam Hussein alors que l'Irak était en guerre contre l'Iran
(1980-1988). Une visite qui avait marqué le rapprochement
entre les deux pays. Vingt ans plus tard, Donald Rumsfeld est de
retour dans la capitale irakienne. Non pas pour s'entretenir avec
le dictateur mais pour amorcer l'après-Saddam. |

Donald Rumsfeld était aujourd'hui
à Bagdad. C'est la première visite d'un haut responsable
américain depuis la chute du régime de Saddam Hussein.
Crédit AFP |
Depuis le 9 avril, le régime du raïs
a laissé place aux forces de la coalition américano-britannique
qui doivent maintenant faire en sorte de reconstruire le pays."Ce
qui est important, c'est qu'un grand nombre d'êtres humains
intelligents et dynamiques ont été libérés",
a déclaré le secrétaire américain à
la défense à son arrivée sur la base aérienne
de Bassora, avant d'ajouter: "Ils ont échappé
à la poigne d'un régime véritablement vicieux
et c'est une bonne chose, non seulement pour eux mais aussi pour
cette région." Donald Rumsfeld est donc venu féliciter
et remercier les troupes pour avoir vaincu les hommes de Saddam
Hussein. Une venue d'autant plus importante que c'est la première
fois qu'un haut responsable des Etats-Unis fait le déplacement
en Irak. Le secrétaire américain à la défense
a commencé, dimanche, une tournée dans le Golfe. Après
les Emirats arabes unis, le Qatar, l'Arabie saoudite et le Koweit,
il a rejoint, ce matin, Bassora, au Sud de l'Irak, puis Bagdad.
Enfin. |

L'école de Falloudja (ouest de Bagdad) devant
laquelle treize manifestants ont été tués par
des tirs de soldats américains, lundi soir. Crédit
Reuters |
L'arrivée de Donald Rumsfeld n'intervient
pourtant pas au meilleur moment pour les forces de la coalition, qui
n'ont cessé, hier, de se justifier suite aux tirs de soldats
qui ont fait treize morts, dont six enfants, lundi soir à Falloudja
à l'ouest de Bagdad (lire l'article).
Une polémique qui s'est amplifiée ce matin : pour la
deuxième fois en 48 heures, l'armée américaine
a ouvert le feu sur la foule qui manifestait pour protester contre
la répression sanglante de la veille. Selon plusieurs témoins,
ces tirs auraient tué trois nouvelles personnes.
La raison du déclenchement des tirs restant peu claire, un
porte-parole de l'armée américaine a indiqué
qu'une enquête avait été ouverte pour savoir
si les soldats avaient été visés par des tirs. |
En deux jours, ces seize nouvelles victimes civiles
n'ont fait qu'accentuer le mécontentement de nombreux Irakiens
qui n'hésitent pas à parler de "bavures" américaines.
C'est dans ce climat de plus en plus hostile aux forces de la coalition
qu'est apparue ce matin, dans le quotidien Al-Qods al-Arabi, une lettre
manuscrite signée "Saddam Hussein" appelant
les Irakiens à "se soulever contre l'occupant"
(lire l'article).
Chrystelle
Barbier
30/04/2003 12h45
Lire les déclarations du secrétaire
américain de la défense : "Hello,
je suis Don Rumsfeld".
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