Irak: Mise en place d'une force internationale
de stabilisation |
Selon un haut responsable américain,
une force internationale de stabilisation serait sur le point d'être
mise en place pour assurer la reconstruction de l'Irak. Une force
qui se partagerait le pays en trois secteurs, chacun administré
séparément par les Etats-Unis, la
Grande-Bretagne et la Pologne.
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Trois semaines après la chute du régime
de Saddam Hussein, la recontruction de l'Irak s'accélère.
Alors que Washington vient de nommer un nouvel administrateur civil
en Irak en la personne de Paul Bremer (lire
l'article), les Etats-Unis et les membres de la coalition ont
décidé de mettre en place une force internationale
de stabilisation. Le principe ? Diviser le pays en trois secteurs,
chaque secteur étant administré séparément
par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Pologne. Il reviendra
ensuite à chaque "Etat administrateur" de "proposer
à d'autres pays de fournir des forces pour assurer la paix
en Irak", selon un haut responsable américain qui
a précisé à l'AFP, sous couvert d'anonymat:
"L'idée est que cette force serait générée
par une coalition sur une base volontaire."
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Une force internationale de stabilisation devrait
prochainement être mise en place pour assurer la recontruction
de l'Irak, selon un haut responsable américain. Crédit
AFP |
Un projet qui exclut toute force mandatée par l'ONU, explique
encore le responsable. Selon lui, il existerait un consensus au
sein de l'administration Bush pour que le rôle des Nations
unies reste limité à ce "qu'elles font le
mieux" : le travail humanitaire, la question des réfugiés,
des déplacements de populations et la reconstruction du pays.
Une conception des Nations unies que refuse la France qui estime
qu'elles ont, au contraire, "un grand rôle à
jouer", comme le déclarait aujourd'hui encore le
chef de la diplomatie française, Dominique de Villepin (lire
notre article à ce sujet).
La France, l'Allemagne et la Russie non invitées
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Geoff Hoon, le ministre britannique de la Défense,
a mis le plan en marche au cours d'une réunion à Londres,
mercredi. Crédit AFP
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Alors que Washington souhaitait depuis plusieurs jours la formation
de cette force internationale, tout s'est mis en place lors d'une
réunion organisée à Londres, mercredi, entre
des représentants de seize Etats: dix membres de l'OTAN,
quatre non-membres, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Une "conférence
initiale sur la stabilisation des opérations" à
laquelle n'étaient pas conviées la France, l'Allemagne
et la Russie. Les trois pays payent sans doute leur opposition à
l'intervention militaire en Irak. "C'est un point de vue",
a répondu le haut responsable américain avant d'ajouter:
"Une autre explication est que ces pays n'ont rien proposé."
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Le fait est que, selon cette même source américaine, un mandat
onusien n'étant pas nécessaire pour la mise en place
de cette force, si certains pays voulaient obtenir un accord de
l'OTAN, cela pourrait se faire dans le cadre du Comité des
plans de défense de l'Alliance entre dix-huit membres. Une
solution qui excluerait un quelconque veto français, la France
n'en faisant pas partie.
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Nouvelle réunion
prévue à Londres le "8 ou 9 mai"
Une nouvelle réunion devrait se tenir prochainement à
Londres entre les pays envisageant de participer à la force
de stabilisation internationale en Irak. La date du 8 ou du 9 mai
a été évoquée. Le ministre des Affaires
étrangères polonais, Wlodimierz Cimoszewicz, dont
le pays devrait administrer un "secteur" irakien, a quant
à lui indiqué que les premiers éléments
de la force de stabilisation devraient être déployés
dès la fin du mois de mai.
Chrystelle Barbier
03/05/03 11h45
Lire aussi l'article: L'Europe
des 25 cherche laborieusement sa place dans l'après-guerre
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